Quel arbitrage faut-il solliciter : celui d’un juge infidèle ou celui d’un imam raisonnable mais ignorant ?
La ville occidentale où nous vivons ne possède ni un tribunal musulman ni un centre islamique où l’on puisse se présenter pour solliciter un arbitrage ou le règlement d’un différend. Il est vrai que nous avons un centre d’appel islamique, mais il n’a ni un directeur ni une personne à qui on puisse faire appel pour régler un différend… [Dans ce cas], est-ce que le recours de l’épouse au jugement d’un juge infidèle pour se décharger du droit de garde est valable ?
Est-ce que la décision du juge imposant au père d’assurer l’entretien alimentaire des enfants gardés par leur mère doit être acceptée par le père ?
Louange à Allah
Nous avons soumis la question à son éminence
Cheikh Muhammad ibn Sahih al-Outhaymine (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)
et il a répondu en ces termes :
Premièrement, puisse Allah vous
bénir ! Si les intéressés sont d’accord à soumettre leur différend au centre
d’appel islamique, il n’y a aucun mal à le faire. Mieux, c’est même leur devoir,
puisqu’ils doivent soumettre leurs différends à des musulmans.
Quant au renoncement de la mère au droit de
garder, il ne nécessite pas l’intervention d’un juge, car il suffit qu’elle
le reconnaisse et le fasse enregistrer.
S’agissant de l’entretien alimentaire, les enfants
peuvent le demander à leur père après le renoncement de leur mère à son droit
de garde et le père devra l’assurer.
Question
La décision du juge engageant le père à assurer
cet entretien à des enfants gardés par leur mère engage-t-elle le père ?
Réponse
L’entretien incombe au père même sans aucune
décision de justice.
Question
Qu’en est-il de son estimation ?
Réponse
On doit se référer à la coutume en la matière.
Question
Si la décision du juge infidèle est conforme
à la coutume, ils doivent l’appliquer ?
Réponse
Ils ne l’appliquent pas parce que c’est une
décision du juge mais parce que c’est conforme à la coutume
Question
Si les époux se mettaient
d’accord à se soumettre à l’arbitrage d’un musulman quelconque, doit-on les
obliger à accepter sa décision ? En Occident, un imam peut ne pas être
pieux… Peut-on se servir de son arbitrage ?
Réponse
A défaut d’un autre, i l n’y a pas de mal à
le faire. Mais les jurisconsultes stipulent qu’une telle personne doit être
apte à exercer la magistrature. C’est-à-dire qu’il doit connaître bien la charia.
Si on ne trouve pas un tel musulman, craignez Allah autant que vous le pourrez.
Question
Il se peut qu’il n’y ait personne qui soit initié
à la magistrature, mais seulement un musulman raisonnable… ?
Réponse
Si on sollicite son arbitrage et considère son
opinion comme un moyen de se réconcilier, il n’y a pas de mal..
Question
Mais si nous considérons son opinion comme un
simple moyen de se réconcilier, nous pouvons en conclure que cette opinion n’engage
pas les intéressés ?
Réponse
Non, à moins qu’ils s’engagent à l’accepter.
Car toute réconciliation acceptée engagent ceux qui l’acceptent en vertu du
hadith : « Il est permis aux musulmans d’avoir recours à la réconciliation »
Allah le sait mieux.